Jean-Yves Plaisance : Réactions

Jean-Yves Plaisance : «Faut-il de tels drames pour que l'on se pose les vraies questions ?» Nicolas Vaillant nous a quittés à 21 ans, pendant une sortie d'entraînement. Ces stages et l'ensemble des sorties collectives sont souvent le meilleur moment de convivialité avec ses copains de club. Cet accident dramatique est vécu comme une injustice pour sa famille et tous ses amis du cyclisme. La route, c'est notre stade, avec ses dangers et ses incohérences, et au-delà du côté émotionnel provoqué par ce drame, nous ne cessons de nous interroger sur les risques inhérents à la pratique de notre sport. Pour tout éducateur ou dirigeant, accompagner un groupe, c'est toujours avec cette hantise de l'accident. Protéger un groupe avec un véhicule signalé par des feux de détresse est interdit par le code de la route et même répréhensible. Je l'ai moi-même vécu lors de mon activité d'entraîneur avec un contrôle de gendarmerie pour obstruction à la circulation. Une sortie d'entraînement de cyclistes encadrée ne pourrait-elle pas être considérée comme un convoi exceptionnel obligeant les autres usagers de la route à ralentir pour croiser ou dépasser un groupe ? Faut-il de tels drames pour que l'on se pose les vraies questions ? Le cyclisme, notre sport, comme il était vécu par Nicolas, c'était la convivialité et la joie de vivre et non pas de s'échapper si tôt. Adieu Nicolas. Jean-Yves Plaisance, ex-entraîneur national de cyclo-cross