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UN VELODROME A LAVAL !


Publiée le par Samuel CHEVAL

UN VELODROME A LAVAL !
Piste. La question se pose depuis 30 ans, et ressurgit auprès de ses ardents défenseurs. Le titre mondial obtenu par François Pervis sur le kilomètre leur a donné du grain à moudre. Les arguments en faveur d'un vélodrome L'outil pourrait servir non seulement à la formation des jeunes pistards mayennais, mais aussi aux autres composantes du cyclisme. « Le vélodrome serait utilisé comme un outil complémentaire pour la pratique des autres disciplines : route, BMX, VTT, cyclo-cross », appuie Alain Lecrecq. Le président du comité départemental a fait de la construction d'un vélodrome à Laval son cheval de bataille, depuis son arrivée aux responsabilités, avant l'an 2000. « Nous sommes le seul département de l'Ouest de la France à ne pas posséder un tel outil. Celui de Renazé est obsolète et celui de Mayenne est adapté à l'initiation, pas à la compétition », répète-il. Les coureurs sont obligés de s'exiler. Les championnats départementaux ont ainsi lieu... au Mans, samedi. L'argument n°1 des artisans de la construction d'un vélodrome reste la sécurité. Il y a dix jours, Patrick Omasson, président du club de Laval Cyclisme 53, lançait un coup de gueule : « Y en a marre ! Les tergiversations durent depuis 30 ans. Un coureur de mon club vient de faire une mauvaise chute. C'est le 6e accident en quatre ans. » Dans ce cas précis, l'accident n'est pas lié à un autre usager de la route, mais à la chaussée. « Les chicanes, trottoirs et rétrécissements de chaussée sont toujours plus dangereux. Les routes n'appartiennent pas aux cyclistes et sont de moins en moins adaptées à notre pratique. Et les pistes cyclables ne sont pas une solution. On y est confronté aux rollers, aux piétons. Sans parler de tous les gravillons... Pour s'entraîner, c'est devenu infernal, avec la circulation autour de Laval. Pour nos sorties en groupe, on est obligé d'utiliser deux voitures, une devant, une derrière, avec gyrophare, ce qui est interdit. Je tremble, et les parents aussi. Je n'ai pas envie de me retrouver devant les tribunaux, le jour où il y aura un mort, alors que je n'ai eu de cesse d'alerter les collectivités sur la nécessité de construire un vélodrome. Ce jour-là, il sera trop tard ». Les arguments contre L'accident grave survenu à l'ancien champion Laurent Jalabert, fauché par une voiture lui ayant coupé la route, apporte de l'eau au moulin à Patrick Omasson. Mais l'argument sécuritaire concerne surtout les jeunes. Car la plupart des autres cyclistes n'utiliseraient pas le vélodrome. « On ne s'amuserait pas à faire 400 tours de piste, confie l'un deux. On resterait sur la route ». Si le projet, qui avait été programmé par la précédente municipalité, n'a jamais vu le jour, depuis 30 ans, c'est aussi et surtout en raison du coût d'une telle construction. Un coût estimé à près de deux millions d'euros. « Ce n'est jamais que le prix de deux ronds points, dit Patrick Omasson, et la vie humaine n'a pas de prix... » Des alternatives possibles ? Dans certaines villes, comme Rouen, des circuits fermés aux voitures et réservés aux cyclistes poussent. À Laval, Gisèle Chauveau a imaginé pourquoi pas fermer la zone des Touches durant un créneau horaire pour la réserver aux amateurs de la petite reine. Et pourquoi ne pas « emprunter » la piste de karting ? Certes, il faut encore se rendre sur place. Mais comme pour se rendre sur un vélodrome. Et certes, ces deux propositions de solutions excluent toute notion de compétition sur piste. Mais la sécurité, elle, serait assurée. Arnaud BODIN. Ouest-France

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